Pourvu qu’il pleuve
Pourvu qu’il pleuve… a été créé spécifiquement pour être présenté en des lieux où la réalité minière s’inscrit à même le quotidien des gens comme ce fut le cas pour moi pendant toute ma jeunesse. Avec une approche à la fois ludique et lyrique, j’ai voulu créer une expérience délibérément ambivalente, où structures végétales inertes ou vivantes, impressions numériques, bande vidéo et action performative s’entremêlent afin de dérouter nos concepts du beau et du laid, du viable et de l’insupportable.
« Nathalie Levasseur, originaire de Thetford Mines, s’approprie les paysages miniers de son enfance, par l’intermédiaire de sculptures, photogravures, vidéos-performances et installation « vivante » afin de stimuler une réflexion sur notre patrimoine paysager.
Les œuvres de l’exposition Pourvu qu’il pleuve… sillonnent les strates mnémoniques de l’enfance de l’artiste, lesquelles sont habitées par l’omniprésence des paysages miniers. Dans l’ensemble, sept sculptures-structures de différentes grandeurs habitent l’espace et dialoguent avec les projections vidéographiques et les photogravures. Ces dernières présentent des vues, prises par l’artiste, de paysages entourant Thetford Mines, ainsi que d’autres photographies d’archives dont découlent les formes des installations sculpturales disposées au sol. De cette empreinte paysagère, émergent des formes coniques, structures de branches tressées qui envahissent l’espace et dialoguent avec les photogravures et les projections vidéographiques. Par la création de sculptures-structures, l’artiste présente un long et minutieux travail de vannerie à échelle monumentale, repoussant le défi technique dans des zones vertigineuses. Ainsi, elle construit un langage artistique où se lient l’art médiatique, la tradition et la nature. Le spectateur, en déambulant autour d’elles donne vie aux œuvres par sa présence, tout comme le village minier insuffle une vie aux montagnes de résidus inertes. Au fond de la salle, la vie semble avoir pris le dessus…
On y découvre une installation monumentale et surprenante qui attire l’œil par sa couleur et ses particularités. Installée dans un bassin d’eau avec au-dessus d’elle des lumières attachées à un convoyeur qui assure l’apport lumineux sur toute la surface, la matière première de l’œuvre peut reprendre vie.… ¹ »
« À travers cette œuvre, Nathalie Levasseur franchit une étape importante de son parcours artistique en jumelant des outils technologiques à une connaissance ancestrale.(…) .… 2 »
« … Dans le décloisonnement de disciplines telles que les métiers d’art, l’art installatif, l’art performatif et les arts numériques, dans une multiplication des médiums et des modes de diffusion, l’exposition Pourvu qu’il pleuve… présente un laboratoire de recherche en pleine ébullition dont le rythme prend sa cadence entre la matière inerte et la vie, la défaite et la victoire, la folie et la conscience, sur la frontière ténue qui sépare la vie et la mort en soulignant l’impact de l’activité humaine sur notre écosystème, mais aussi sur le fragile équilibre psychologique des êtres humains. .… 3 »
¹-2–3 , Hélène Brunet Neumann « Pourvu qu’il pleuve », ETC Média, 101, fev.juin.p.32-33-34, 2014